Un petit mot qui s’adresse avant tout à quelques personnes frileuses de la Clock, nombreuses, qui se taisent bien souvent et restent dans l’ombre des caméras. D’ethnies souvent éloignées, leurs origines sont distinctes : beaucoup de vieux gros bill qui approchent la cinquantaine et à la retraite du pitoux, comme moi, nombre de gamins encore à l’université, mais aussi pas mal de tournoyeurs compétents et prisonniers de campagnes isolées, encore dans le jus des combats et qui ont pris leurs habitudes de poutre depuis pas mal d’années – sans avoir vraiment envie d’en changer…
N’avons-nous pas vu en vidéo des joueurs en connivence qui se font des clins d’œil en souriant et qui miment le fait d’utiliser une clock virtuelle ? ou d’autres, clockés, qui s’énervent en tournoi devant cette boîte et ce fairplay disparu qu’ils n’ont pas su anticiper ?
Car cette Clock pose un souci, et fait crisser quelques mâchoires. Beaucoup de légendes urbaines courent à son sujet, elle est vue comme une contrainte de première importance, elle fait peur.
Je suis personnellement passé par tous ces stades, et j’ai changé d’avis à son encontre, je vous écris pour ça – à vous, les bêtes FR de l’ETC de poutre, ceusses qui en ont et qui s’apprêtent à se clocker comme des vilains en cette nouvelle année de sélection nationale.
Bien sûr je n’apprendrais rien à pas mal de monde, et j’invite d’ailleurs les gensses de bonnes volontés à compléter mes écrits prosaïques, mais si ce post touche ou rassure une dizaine de nouveaux venus, le but sera alors atteint.
La clock, qu’est-ce ?
Une petite boiboite, qui décomptera deux temps de jeu dans une game, de généralement 1h30 à 1h45 par joueur. Le fait de « donner la main à son adversaire » est d’appuyer sur un des deux gros boutons, ce qui a pour effet immédiat de stopper votre compte à rebours et de déclencher celui du camp opposé.
Pourquoi utiliser cette vilaine machine, alors que depuis 25 ans on s’en passe ?
Et bien le fourtyK a toujours été un peu réac, et il est grand temps que çelà change. De fait il n’est pas rare de voir des tournoyeurs gagner des games en deux ou trois tours, avec des placements de 45 minutes, et oui ma bonne dame… Je l’ai encore vu l’année dernière durant le D1 FR, à Londres, ou lors de l’ESC et de l’ETC en Croatie. Orks, zombis ou pesteux, les exemples sont nombreux… Un quart de siècle que je vois ça… Hallucinant… C’est insupportable.
Les sanctions prévues à ces constats de jeu ne fonctionnent pas, et/ou sont inefficaces. On laisse faire, on laisse courir, on ferme les yeux ou on regarde ailleurs…
Un autre effet, non signalé mais bien réel, est à mettre au crédit de cette nouvelle contrainte : la partie est bien plus courte qu’avant. J’aurai presque envie de dire que les joueurs expérimentés jouent 2 fois plus vite, je me contenterai d’affirmer qu’une game gagne 2/5 de temps en plus en terme de fin de jeu. C’est considérable, et uniquement dû à une nouvelle façon de jouer des deux joueurs.
En gros si deux joueurs se faisaient une game sérieuses en 2000pts sur 4h00 avec des listes cossues, ils passeront à 2H24 de jeu sous clock, soit 1h12 de jeu chacun. Tout ceci est un moyenné évidemment.
Cette clock, faut-il en avoir peur ?
Et c’est le but de l’écrit : je vous le dis, non. Je viens de me faire mon premier tournoi sous clock, et sans aucune préparation : ça se passe très bien pour peu qu’on ait un minimum de méthode, que je résumerai en trois axes :
• Le déploiement
• La rigueur de l’œil
• La responsabilité
D’autres jeux, comme Warmoche, ont déifié la Clock. A tel point qu’elle est devenue une des trois causes de win : un « clocké » perd instantanément sa game !
Mais le Warmoche est d’un autre format, aussi, et est un jeu bien différent.
Pour rappel, un clocké est immédiatement « clocké » au passage de sa clock à 0h00. Il doit terminer l’action de l’unité en cours – quelque soit le moment dans la phase - et poser ses dices. Un doigt dans le derche est alors recommandé pour prouver à son adversaire qu’on ne touchera plus jamais à la table sans son accord.
L’homme cloké n’a cependant pas perdu, mais il est mal : il ne peut plus faire aucune action sur le jeu. Une précision : il y a de très rares actions obligatoires, qu’il devra néanmoins effectuer ; et s’il vous plaît, toujours sur son temps de jeu, qui deviendra alors négatif…
Ces actions obligatoires sont les tests de moral, le CAC, et le fait de tirer ses cartes de maelstrom (j’ai un doute sur les cartes). A cela je rajouterai le fait de remplir la feuille de marque, quand c’est à lui de le faire.
Le joueur non cloqué continuera sa game tout seul, comme un grand. Il est alors conseillé de prendre son temps, de rester zen, car devant cet accès de puissance le cœur s’emballe vite, et il faut se re-concentrer sur les belles choses de la vie : Objectifs tactiques, les femmes, Maelstrom easy, et fumage de KP facile à prendre. On n’oubliera pas d’aller camper un p’tit pitoux chez l’adversaire. Pour exemple, bien joué seul et en 15 minutes, on peut facilement faire un 5/6/7 tour et se mettre dans la poche une quinzaine de PC. Une fin de game peut d’un 5/15 se transformer en 15/5. Pour peu qu’elle veuille bien continuer, évidemment.
Comment cela se passe ? quels sont mes premiers contact avec cette clock qui me stress déjà ?
C’est le déploiement, la clock intervient en effet à ce niveau, et cisaillera tout joueur de 300 orks qu’on a envie d’assassiner quand il pose ses pitoux un par un en prenant un café à chaque pose tout en nous parlant de sa grand-mère malade. Je n’ai personnellement rien contre les mamie enrhumée, mais ça me fout des angoisses quand on me l’associe à 300 orks.
Ici, j’ai été subjugué par la rapidité des nouveaux déploiements : ils se résument ainsi : clack, clack, clak, clack, c’est le bruit de la clock qui voit se passer la main successivement toutes les 5 secondes !
Et il n’y a pas de mauvais déploiements, pas plus qu’avant ! C’est juste une question de méthode. Vous avez une unité dans la main, vous attendez qu’on vous donne la clock, vous posez, vous rendez la clock, vous prenez dans la main une unité suivante dans la main, vous attendez qu’on vous donne la clock… et ainsi de suite… C’est hyper rapide.
(pour information il est interdit de placer ses unités en avance de phase…)
Je joue GI, et je me suis trouvé idiot avec mes scions, mes ratlings et autres Tusak-eries, c’est qu’il fallait que je rende la main sur du vide. Faite le tout de même, car cela « ancre » votre esprit à ce que j’appellerai une rigueur de séquencement de clock, une bonne rigueur en début de game.
Je me déployai avant en 25 minutes, je le fait maintenant en 12 minutes, et sans réel effort supplémentaire… J’en suis le premier ébahis !
Moi, qui ai tant gueulé comme un sourd sur ces parties interminables du fourtyK, je suis en train de me dire qu’avec un minimum d’efforts collectifs, dont mon humble personne, l’on peut dès lors réduire drastiquement le temps de jeu, sans y perdre réellement une guibole.
Car je vais maintenant vous parler de la seule contrainte de cette boite, et qui est tout de même conséquente :
un œil se fera dédié à une fonction particulière : le check de clock.
C’est le seul devoir du joueur, et j’y reviendrai en troisième partie – de cette notion de « devoir ». Un des neuneuil du gamer se doit de tchéker la clock toutes les 300 secondes. Un bref coup d’œil : une cession de control. Ne faite surtout pas des calculs d’apothicaire sur votre temps de jeu à ce moment, et est ce que je joue vite ? combien j'ai dépensé de secondes ? et est-ce que je peux me permettre du temps de brain, et gnagnagni et gnagnagna… Nein,
il n’y a qu’un seul tcheck à vérifier, et cela prend 2 secondes :
« EST-CE MA CLOCK QUI DEROULE ?, ou est-ce la sienne ? »
Cela vous prendra donc deux secondes sur 300 de jeu, cela est acceptable, non ?
C’est à votre « brain » qu’il va falloir admettre ça, et lui imposer la création d’un process de control, dit « process de clock », qui sera totalement indépendant de tout le reste de la vie, de tout le reste ! des seins d’un femme, d’un verre de bière glacé et alléchant sous une chaleur écrasante, ou d’une charge de sainte à 1 ps sur 10 DReapers de saleté de zoneilles de daube…
Ce process ne doit jamais s’arrêter, vous DEVEZ contrôler votre clock toutes les 5 minutes. En 1h30 de jeu, cela vous fait une contrainte de 36 secondes. Cela est largement acceptable.
A ceux qui ne l’auraient pas compris, ce process n’est là que pour une chose : éviter l’irréparable : votre clock a tourné sur le temps de jeu adverse et votre temps est tombé à zéro.
A cela un premier lemme : Quand on rend la clock à l’adversaire, il est de bon usage de l’annoncer. Même si cela fait idiot, et qu’on se sent un peu bébête de le dire. N’est stupide que la stupidité. Un adversaire de bon aloi comprendra que par ce biais vous tachez de la faire propre sur cette clock. Il n’y a jamais d’exagération sur cette boite que l’on ne maîtrise pas encore sur le bout des doigts, car elle sera sujet – et je le prédis, à de grands soucis de games cette année.
Entre autre, j’espère que l’ETC imposera la fin du tour en cours si les deux joueurs sont à moins de 5 minutes sur leur temps de jeu – je ne sais pas si cela est écrit dans le règlement ETC.
Ce petit process de clock, simple et efficace, peut parfois aussi sauver la mise de votre adversaire, car il arrive toujours des évènements imprévisibles.
Pour exemple nombre de joueurs du fourtyK sont bien portant, et beaucoup de salles de tournoi sont à petites échelles. Une mauvaise habitude de l’utilisation de la clock est de la coller en bord de table. L’irréparable arrive alors : une personne extérieure en passant donne un coup de ventre sur la clock et celle-ci bascule sur l’autre adversaire…
Il n’y a que ces process de control qui permettent de corriger ce genre d’ennuis complètement imprévus. 5 minutes est une bonne marge de control. Et quand cela vous arrive à la détection et qu’en plus c’est sur le temps de votre adversaire il n’y a pas à tergiverser : il a perdu 5 minutes et vous en avez gagné 5 : la vie est ainsi faite.
Pour la petite histoire (cela m’est arrivé), j’ai permis à mon adversaire clocké au T5 de terminer son tour, et j’ai stoppé la game alors qu’il me restait 20 minutes à jouer. Je n’étais pas obligé de le faire, mais je comprenais que cet évènement inattendu et rare l’avait déstabilisé.
Mettez toujours vos clocks au centre de table.
Je joue une armée de 26 unités, dont les 2/3 sont toujours en mouvements, et c’est de l’astra.
Je n’ai jamais dépassé 1h20 de jeu sur mes trois games de concours, et j’en ai même poussé deux au T6. C’est donc faisable, et carrément. J’ai joué plus vitre que mes adversaires dont deux étaient full titans. Suis-je un super héros ? non bien sûr. J’ai cependant un avantage : je joue ma liste depuis 2 ans, je la connais par cœur…
J’en viens à un deuxième lemme, et d’une importance capitale :
Attention à vous, les tournoyeurs fr de brain, un œil sur les dex, un œil sur l’optimisation de listes à outrance, à toujours comboter un peu plus de listes et qui avez 60000 gurines à la maison, à toujours switcher entre 36 dex… Attention à votre rapidité de jeu… J’ai vu de grands tournoyeurs être lents à mourir car toujours en prise de main avec leur nouvelle liste qui déchire tout : la clock ne pardonne pas… Elle n’aime pas la lecture de dex en cour de game, elle sanctionne grandement les nouveaux calculs foireux de proba avant de lancer les dés…
Tant que j’en suis dans les petits corollaires, un dernier petit points : Laisser tomber les tirs de fusils lasers sur titans neuf à 2+ de save au T6… Rendez la clock à un adversaire Tau qui se tappe 15 minutes d’overwatch sur votre goule, ne la rendez pas sur l’overwatch d’un unique fuseur… Il y a un juste milieu à trouver sur les overwatch ou sur les tirs ou close de fin de game, et je vous rassure : il vient très très vite à tous joueurs expérimentés.
Et j’en viens à mon troisième point d’importance :
La notion de « devoir » dont j’ai parlé, que nous corrélerons avec celle de « responsabilité » du joueur…
Pourquoi mon camarade adversaire sympa se voit perdre 5 ou 10 ou 30 minutes de jeu sur une action qui n’est pas de son fait ? Et je ne vous parle même pas d’un joueur lent ou autre… Juste d’une chose imprévue… N’est ce pas injuste ?
Il n’est pas question de justice ici, ou d’injustice, mais bien de responsabilité : on est responsable de son temps, point barre.
La plupart des joueurs ici sont maintenant des gens adultes, avec des métiers d’importance dont celui de papa, et je n’en rajouterai donc pas sur cette notion.
Sur la clock, elle est là : la notion de contrôle de notre temps qui passe : quelle clock des deux joueurs tourne ? Il est de notre ressort, de notre responsabilité, de le contrôler, constamment.
Il faut bien comprendre ce fait, et il ne servira à rien de défendre tel évènement, telle injustice ou la mort du prophète porteur de l’Esprit Saint si la notion primale de responsabilité dans la gestion de son temps n’est pas acquise : vous ne ferez qu’énerver l’arbitre.
Oilà.
Je pense vous avoir fait un rapide CR de cette nouvelle venue en compétition, la petite boiboitte.
Je voulais vous dire que c’est une bonne nouvelle, et qui embellira nos games en raccourcissant drastiquement le temps de jeu général, et en rééquilibrant certaines puissances d’armées basées sur la lourdeur des grands volumes de pitoux.
J’espère ne pas voir plus tard, mais c’est une autre histoire, un pouvoir en place qui en profitera pour alourdir le format des armées, et pousser toujours plus haut le stress d’une compétition dès lors basé sur un nouveau facteur à risque: la rapidité de jeu.
Ludiquement,
Dernière édition par TeOTep le Mar 6 Nov - 21:51, édité 1 fois