Rappel du premier message :
Mon rapide débrief en tant que coach.
L’objectif est de partager l’expérience du coaching au niveau de l’ETC, dans l’idée que ce soit utile aux futurs coaches de l’événement en lui-même et des qualifs français. Ce que j’avance représente mon opinion et ma vision de la chose, que vous êtes libre de partager ou non.
Contexte de mon arrivée dans l’équipe :
Après les D1/D2 où j’ai joué le codex Heldrake, je suis convié au D0 pour se meuler en bonne compagnie. Week-end bien sympa, on passe davantage de temps avec les gwobills d’un peu partout en France, on se fait rouler dessus, on roule sur les autres. Je m’en sors pas trop mal et suis plutôt content de mes résultats. Quelques semaines plus tard j’ai la surprise de voir qu’on me propose le poste de coach pour cette année. Je connais la plupart des gars de l’équipe pour les avoir fréquentés en tournoi et le courant passe bien. Je suis quelqu’un qui aime décortiquer les règles (j’avais rapidement participé à l’ancien rulescouncil ETC sur invitation de Yen), accessoirement organisateur de tournoi depuis des années, je trouve un intérêt à suivre les parties. C’est l’ETC (je n’y suis jamais allé), c’est l’équipe de France, ça ne se refuse pas. C’est donc avec grand plaisir que j’accepte auprès de Wilme de poursuivre la prépa après le D0.
Je n’ai jamais coaché aux qualifs auparavant. Pas vraiment de doute sur ma capacité à le faire (ayant l’expérience d’arbitre/orga), un peu plus sur le fait de m’ennuyer et d’être frustré de ne pas jouer, cela s’avérera au final totalement infondé.
Préparation en amont :
Déjà la V7 est arrivée. Moi qui pensais avoir l’été entier pour la potasser avant le renouveau de la saison de tournoi, je n’ai en fait qu’un mois devant moi pour être carré sur les règles/faq et convs qui vont changer jusqu’au dernier moment. C’est primordial pour un coach d’être au point et carré sur les règles, c’est son premier rôle, c’est là qu’il apporte le plus de soutien au joueur. On est bien d’accord qu’il est impossible de connaître les centaines de pages de règles/codex/FAQ/convs par cœur, mais il y a une démarche à avoir (ça vaut également pour l’arbitrage), j’en parlerai plus tard.
Cela veut dire également être équipé pour le jour même. Impression de l’intégralité du corpus de règles en version papier (seuls les codex VO seront uniquement en numérique sur smartphone). Wilme me suggère d’imprimer deux fois les faq/convs, je prépare deux classeurs différents, cela s’avérera fort utile au final.
Je prépare également du matos de jeu en rab, des feuilles d’enregistrement des rondes, des feuilles d’enregistrement des temps de jeu.
Je me fait des feuilles de suivi des scores en live par joueur pour pouvoir analyser en temps réel l’évolution du score de l’équipe.
Tout ça tient dans un sac à dos bien lourd qui me servira de bagage à main.
Ah, et une pharmacie ambulante au cas où un joueur choppe la crève (attention sur ce points avec la législation d’autres pays, http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140808.OBS5875/georgie-liberation-d-une-des-francaises-arretee-pour-des-medicaments.html).
« Accessoirement » dans la prépa passe également le jeu (ce n’est pas mon rôle direct) qui permet de mieux comprendre les scénars (qui ont beaucoup évolué) et le déroulement des parties pour le suivi du match. Un non joueur ne peut pas coacher.
Début de l’ETC :
Étant Breton, j’arrive chez Throst qui me loge la veille du voyage, la table est recouverte de démons, il m’explique que ça n’est la réserve d’invocation, le reste de l’armée est ailleurs. OK. On passera le début de la nuit à jouer à Tétris pour faire rentrer autant de figs dans les bagages. Au final Throst n’a pu de place pour ses propres affaires qui rejoindront ma valise.
Aux joueurs démons des prochaines qualifs, si le meta ne bouge pas, bon courage pour vos invocs, il faut prévoir de vraies réserves permettant de couvrir l’ensemble des possibilités de jeu, ça fait clairement la différence, vous le verrez dans le débrief de LexA.
Lendemain, avion vers Belgrad, je voyage à côté de Mogor que je connais très peu, on papote, très sympathique, le feeling passe direct.
Arrivée là-bas, car vers Novi Sad, expédition pour découvrir la salle, salutations des copains qui sont à l’ESC puis on traîne dans la ville.
ETC en lui-même :
Forcément mes débriefs seront plus concis par ronde étant donné que je n’ai pas de partie à décrire. Je vais avant tout décrire le déroulement des rondes pour le coach en essayant de recenser les différentes tâches à accomplir.
1) Déjà, c’est tout con, mais réunir les joueurs et leur dire sur quelle travée se déroule la ronde. Vous avez pu voir la taille de la salle pour accueillir les trois tournois en même temps (Battle, 40k et FoW). 15 travées rien que pour 40k. Des hôtesses en petite tenue à chaque buvette. Autant de choses qui font que les joueurs ne savent pas forcément exactement où la manche a lieu.
2) Surveiller le timer pendant que le capitaine bosse ses matrices pour l’informer du début de la ronde (attention ça ne veut pas dire être planté devant l’écran hein, juste faire attention).
3) Pendant les pairings, noter sur la feuille de ronde les matchs et les tables. C’est en général à ce moment-là que le contact se fait avec le coach adverse. Globalement le contact avec les coaches estrangers est cordial voir sympathique, on ne s’affronte pas directement ça aide.
4) Les joueurs partent sur les différentes tables. Début de la course entre les tables, les 15 premières minutes (grosso modo tout le pré-game, hors déploiement), les joueurs ont de multiples questions sur le scénar, les règles, les convs, etc…
5) Après ce premier rush, les joueurs sont dans leur déploiement et je profite de ce petit creux pour faire le reporting communautaire, annonce des matchs.
6) Fin des déploiements, je vais au fur et à mesure voir les joueurs afin d’avoir un estimé début de partie. Il faut savoir qu’il peut y avoir de bonnes différences entre l’estimé matriciel et celui-ci, en fonction de la table, de qui a le premier tour, des pouvoirs tirés, etc. etc… cet estimé permet d’avoir une meilleure vue sur la ronde et de commencer à surveiller les tables critiques. Par exemple sur l’écosse, bien que la matrice soit bonne, les débuts de parties sont globalement toutes à notre désavantage ce qui pourrit bien l’estimé prévisionnel. Ça reste un jeu de dé.
7) Déroulement des parties : de manière mélangée et à tout moment, les différents rôles sont :
a. Trouver les points de règles et de conventions pour les joueurs, que ce soit pour rassurer le joueur, pour lui permettre de montrer au joueur en face, d’anticiper les litiges avec les joueurs adverses (cf le débrief de Mogor contre la Roumanie) ou d’être présent lors d’arbitrage pour montrer la règle. D’où l’importance d’avoir deux « corpus » de règles disponibles, parfois la demande est en décalé avec le moment où il y en aura réellement besoin, je montre alors au joueur et laisse le classeur ouvert sur la bonne référence sous sa table, ce qui me permet avec le deuxième classeur d’aller remplir mon rôle ailleurs. Ce point sera complété plus loin dans une partie consacrée à la « démarche d’arbitrage ».
b. Faire évoluer les estimés au fur et à mesure des parties. Attention à ne pas être sur le dos des joueurs en permanence. L’idéal étant de venir faire la mise à jour durant la phase de mouvement/réflexion du joueur adverse où notre joueur est plus disponible et non sollicité par la surveillance des lancers de dés.
c. En parlant de surveillance, surveiller la table lorsque les joueurs s’absentent (globalement besoins naturels, mais aussi pour la table du capitaine lorsqu’il est parti réglé un litige).
d. Soutien moral au joueur, c’est con à dire mais lorsqu’il vous arrive une crasse à la table, tout joueur normalement constitué a besoin de pester et d’avoir quelqu’un pour entendre ça, ça permet de décompresser et de se relancer dans la partie. C’est aussi là qu’il faut rassurer sur les autres parties et sur le déroulement.
e. Donner des consignes aux joueurs sur leur match en fonction du déroulement de la ronde. Genre : « Mogor, I need a twenty ! » ^^
f. Faire la soubrette : Plus de 1000 personnes dans une salle, il fait chaud, veiller à leur taux d’hydratation en apportant régulièrement de l’eau.
g. Se renseigner sur les matchs et champions des autres rondes. Assez difficile car très compliqué de quitter la travée vu la sollicitation constante des joueurs. D’autant plus que les informations ne sont pas directement accessibles, cela passe par du relationnel avec les autres coaches notamment (grosso modo les feuilles de match sur FB avaient entre une et deux rondes de retard, donc compliqué de les utiliser). Là il s’agit d’être un soutien aux capitaines sur les rondes suivantes en anticipant le suivi des grosses équipes. C’est là-dessus que j’ai pas mal sympathisé avec le coach polonais (ils nous avaient battus en première ronde ça aide), qui du coup me refilait ses infos.
h. Aller chercher les arbitres, 5 arbitres pour 15 travées * 8 tables, c’est peu, il faut vraiment leur courir après et être sympa avec eux quand on vient les solliciter régulièrement.
i. J’oublie certainement des petits trucs mais le plus gros est au-dessus.
8 ) Fin de ronde : récupérer les scores au fur et à mesure de la fin des matchs, les time log, les feuilles de points de chaque match et vérifier avec le coach adverse qu’on est OK sur ce qui se passe. En toute fin, presser les joueurs, signer ou faire signer, et rendre la feuille (en courant souvent) à la table arbitrale pour ne pas être pénalisé.
9) S’asseoir pendant 10mn, vous venez de passer 4h30 debout à arpenter la travée de long en large.
10) Faire le reporting de fin de ronde.
Ça, c’était la vie du coach pendant une manche
Maintenant, quelques mots sur chaque ronde, du point de vue du coach :
Première ronde : la Pologne !
On commence par du gros. La ronde se passe bien, le jeu est propre (je parle globalement, dans le sens, je n’ai pas fait appel à l’arbitre un nombre anormal de fois et les parties me semblaient détendues, les débriefs individuels peuvent être différents). Leur coach est très sympa et on échange vite les infos qu’on a glanées sur les autres rondes. On la perd de peu, vraiment dommage, pas de différence fondamentale de niveau. Première ronde pour moi donc peu de recul sur le coup, mais au final vu leur propreté sur la table et le résultat qu’ils obtiennent, je trouve que c’est une grande équipe qui mérite sa place. A noter qu’ils gagnent l’ETC avec un joueur Tau qui se fait démonter tout le week-end, à méditer pour les capitaines FR.
Deuxième ronde : la Suède.
Rien de particulier sur la suède hormis que c’est une bonne équipe. L’ensemble de leurs joueurs ont un niveau cohérent et leur méta se tient. Petite victoire à 88pts.
Troisième ronde : la Roumanie.
Des niveaux de joueurs très inégaux. Les Roumains sont très sympathiques et contents de nous affronter. Ils prennent la marée sur la plupart des tables et on finit à 116 pts.
Quatrième ronde : l’Allemagne.
Alors on m’en avait parlé (les anciens joueurs ETC des années précédentes), mais il faut vraiment le voir pour le croire. Les allemands trichent constamment à la table. Ils testent tout point de règle possible et je n’ai jamais fait appel autant à l’arbitre dans le week-end (avec un ratio démesuré, genre 10 fois plus que les rondes habituelles). Je laisse les joueurs décrire cela dans leurs débriefs respectifs…. C’est juste hallucinant. Je m’en veux de ne pas avoir pensé à noter le nombre de recours à l’arbitre dans la ronde et le nombre questions de règles de base. Le pire c’est que les joueurs sont bons mais vraiment un esprit exécrable en termes de jeu pour au moins la bonne moitié d’entre eux. Hallucinant. Lorsque je passe dans les travées pour aller chercher les arbitres, des joueurs/coaches étrangers viennent me voir pour me dire qu’ils nous souhaitent de bien les défoncer, seule équipe contre qui c’est arrivé. Le rapport de niveau de jeu entre les deux équipes se tient à peu près, mais leur méta est bien mieux monté que le nôtre. Nos parties se finissent mal (i.e. pas le bon tour, faits de jeu de dernier tour), ce qui nous fait perdre des points. Défaite à 8 pts au final.
Cinquième ronde : l’Écosse.
Les mecs sont globalement sympas, avec un ou deux pénibles. Ils n’ont pas de coach (je reviendrai là-dessus plus tard). Typiquement la ronde où les phases de pré-game sont en notre défaveur et l’estimé chute au point le plus bas du week-end, jusqu’à en devenir inquiétant. Mais beaucoup d’erreurs en face (ils ont sauvé une égale à 1 pt près contre la Roumanie en ronde 1) font que les gars remontent peu à peu. L’estimé est tendu sur la fin de manche et là situation inverse, nos fins de parties se déroulent globalement bien ce qui fait qu’on explose l’estimé pour mettre 120pts.
Aparté : de mémoire il me semble que c’est ici qu’on doit affronter les USA au vu du classement, mais les rematchs font qu’on tombe contre l’Angleterre. Le coach USA vient me voir pour me dire qu’ils sont très déçus de ne pas nous affronter. C'est toujours sympa d'avoir ce genre d’échos.
Sixième ronde : Angleterre
Les Écossais affrontés précédemment viennent nous mettre en garde sur leurs joueurs qui n’ont pas une réputation très clean. En effet, ronde pas des plus agréables avec certains joueurs franchement pénibles. On la perd de deux points, qui nous manquent suite à une décision arbitrale à 4+…. Un peu mauvaise… Ça leur offre la 3e place.
Maintenant différents points de réflexion :
Je n’ai jamais autant marché. 3 jours à parcourir les travées pendant 8h, tout en étant sollicité de toute part, c’est franchement épuisant. On s’assoit dès qu’on peut, ce qui veut dire pas beaucoup, et globalement je m’écroulais sur une chaise en fin de ronde.
Certaines équipes n’avaient pas de coach (écosse et une autre de mémoire), c’est très pénalisant pour eux. Leurs joueurs galèrent à retrouver les règles, leur capitaine est arraché de sa partie en permanence, et lorsqu’ils sont pressés ils laissent vite tomber.
Sur le reporting à la communauté, je suis le seul coach que j’ai vu donner les rondes et résultats en live à sa communauté. C’est une prise de temps où on peut très bien faire autre chose pour l’équipe, donc il faut vraiment le prendre pour un avantage et pas comme un dû. J’espère cependant que ça vous a bien alimenté le week-end et permis de suivre cela au maximum ! C'est un plaisir que de vous faire vivre cela à distance et de voir vos commentaires et encouragements! Pour les horaires, sachez que les rondes reprenaient assez tard l’après-midi, et qu’il fallait que j’attende que les pairings et le pré-game soient passés, d’où un certain décalage.
Un dernier point qui me tient à cœur : la bonne démarche à avoir lorsqu’on s’interroge sur les règles. Notamment parce que cela permettrait d’éviter la moitié des questions de règles du forum si c’était respecté et que ça vous aidera à être plus carré. Il n’y a pas photo, cela fait plus de 15 ans que je joue mais il n’y a pas si longtemps j’étais un joueur très orienté fun et fluff. Pour parvenir à assimiler les règles de la meilleure manière, il faut avoir une démarche. La première règle c’est de ne pas essayer de deviner. Il n’y a pas de « je pense que » ou « je crois que », c’est le meilleur moyen, surtout si vous jouez dans un groupe restreint de joueur, de prendre de mauvaises habitudes. Quand vous avez un doute, prenez le temps de regarder dans les règles. Ensuite posez-vous la question de quelles règles sont impactées.
Typiquement, récemment la question sur le forum du qualif : « une figurine ne peut pas courir avec la relique, mais pourquoi le reste de son unité ne peut pas ». Il faut aller lire le scénar relique, et la règle de la course. Vous pouvez être sûr que les deux sont à consulter pour prendre votre décision, il peut exister des éléments sur n’importe quel de ces règles vous permettant de résoudre le problème. Ici c’est assez simple, mais parfois vous aurez le droit à du personnage, de la règle spéciale, du type d’unité, de la règle codex etc. etc…
Ensuite une fois les règles de base consultées, et même si ça vous a permis de trouver une réponse crédible à votre question, toujours faire un tour dans les FAQ, puis dans les convs. Même raisonnement que pour les règles dans les convs, toujours chercher les différents endroits où peuvent se trouver la conv qui vous intéresse.
Cette démarche vaut pour l’arbitrage, j’ai trop souvent vu des arbitres essayer de deviner la réponse (même à l’ETC…) alors qu’une simple consultation des règles permet d’être carré.
C’est un coup à prendre, efforcez-vous d’acquérir cette démarche, ça vous permet clairement de hausser votre niveau de jeu en profitant des erreurs adverses lorsque celui-ci se plante. Ça vous permet en outre d’avoir un jeu propre où vous ne plantez pas votre adversaire même par inadvertance, ça évite les conflits a posteriori, les mauvaises réputations, etc…
Pour finir une réflexion un peu plus globale sur l’ETC en France après avoir eu cette vision internationale. Clairement on pèche par problèmes de meta, et ça, je pense que c’est dû à la spécificité de notre circuit de tournoi classique mais pas que. Le niveau de jeu est également très élevé pour les bonnes équipes (et on a affronté l'ensemble du podium) mais pas déconnant par rapport au niveau de l’équipe (les défaites sont faibles), par contre il y a une marge énorme avec le niveau français. Globalement je pense sérieusement que le D2 ne sert à rien. Le niveau n’est vraiment pas là et les joueurs ne viennent pas pour partir à l’ETC. Je milite pour une inter-ré à la battle, qui permettrait aux joueurs de toute la France d’avoir un championnat en équipe, avec le format limité conventionné FR dont certains rêvent la nuit (ceux qui ne veulent pas aller à l’ETC mais qui essayent quand même de gérer le déroulement en France en fait….) Et à côté un vrai D1, où les équipes seraient plus resserrées sur des joueurs qui en veulent vraiment. Aujourd’hui les bons joueurs sont un peu trop dispersés dans de nombreuses équipes. Il vaut mieux moins d’équipes et plus de joueurs qui en veulent vraiment.
Après globalement, la plupart des équipes qui sont à l’ETC n’ont pas un niveau exceptionnel, ou ont des niveaux de joueurs très hétérogènes. Taysir vous le confirmera lui qui a joué avec Malte, il s’est fait chier sur certains matchs parce que le niveau n’était pas là en face. Mais pour chopper un podium, il va clairement falloir que le niveau remonte dans les qualifs. Idem pour le méta, difficile de lutter contre, mais il y a beaucoup de listes copié collé en France entre D1 et D2 et probablement trop peu d’exploration de certains concepts (la GI polonaise par exemple…).
Dernier point : jouer en anglais. Cela change tout. En termes de longueur, en termes d’échanges sur les points de règles, en termes de wording et de réflexes de jeu. C’EST PÉNALISER L’EQUIPE PARTANTE QUE DE FAIRE DES QUALIFS EN FRANÇAIS. Voilà, j’espère que comme ça le message passera et ne restera pas lettre morte auprès des autorités compétentes.
Voilà, ce qui devait être un court débrief a fini en petit roman. J’espère avoir donné toutes les clefs dont je disposais pour le coaching à l’ETC, que cela serve aux futurs coaches et participe à l’élévation globale du niveau ou que cela permette de mieux faire comprendre ce rôle si particulier.
Pour finir c’est une expérience exceptionnelle, et je ne peux qu’encourager les gens à faire au moins l’ESC si ce n’est le mercenaire pour l’ETC comme l’ont fait mes chers compatriotes Bretons. C’est la messe du tournoi et il faut le faire au moins une fois dans sa vie. À côté de ça j’ai passé un excellent moment avec des joueurs très sympathiques que j’ai été ravi de mieux connaître.
Au plaisir de vous recroiser en tournoi, en qualifs et sur les tables de jeux pour cette nouvelle saison.
Tornado
Mon rapide débrief en tant que coach.
L’objectif est de partager l’expérience du coaching au niveau de l’ETC, dans l’idée que ce soit utile aux futurs coaches de l’événement en lui-même et des qualifs français. Ce que j’avance représente mon opinion et ma vision de la chose, que vous êtes libre de partager ou non.
Contexte de mon arrivée dans l’équipe :
Après les D1/D2 où j’ai joué le codex Heldrake, je suis convié au D0 pour se meuler en bonne compagnie. Week-end bien sympa, on passe davantage de temps avec les gwobills d’un peu partout en France, on se fait rouler dessus, on roule sur les autres. Je m’en sors pas trop mal et suis plutôt content de mes résultats. Quelques semaines plus tard j’ai la surprise de voir qu’on me propose le poste de coach pour cette année. Je connais la plupart des gars de l’équipe pour les avoir fréquentés en tournoi et le courant passe bien. Je suis quelqu’un qui aime décortiquer les règles (j’avais rapidement participé à l’ancien rulescouncil ETC sur invitation de Yen), accessoirement organisateur de tournoi depuis des années, je trouve un intérêt à suivre les parties. C’est l’ETC (je n’y suis jamais allé), c’est l’équipe de France, ça ne se refuse pas. C’est donc avec grand plaisir que j’accepte auprès de Wilme de poursuivre la prépa après le D0.
Je n’ai jamais coaché aux qualifs auparavant. Pas vraiment de doute sur ma capacité à le faire (ayant l’expérience d’arbitre/orga), un peu plus sur le fait de m’ennuyer et d’être frustré de ne pas jouer, cela s’avérera au final totalement infondé.
Préparation en amont :
Déjà la V7 est arrivée. Moi qui pensais avoir l’été entier pour la potasser avant le renouveau de la saison de tournoi, je n’ai en fait qu’un mois devant moi pour être carré sur les règles/faq et convs qui vont changer jusqu’au dernier moment. C’est primordial pour un coach d’être au point et carré sur les règles, c’est son premier rôle, c’est là qu’il apporte le plus de soutien au joueur. On est bien d’accord qu’il est impossible de connaître les centaines de pages de règles/codex/FAQ/convs par cœur, mais il y a une démarche à avoir (ça vaut également pour l’arbitrage), j’en parlerai plus tard.
Cela veut dire également être équipé pour le jour même. Impression de l’intégralité du corpus de règles en version papier (seuls les codex VO seront uniquement en numérique sur smartphone). Wilme me suggère d’imprimer deux fois les faq/convs, je prépare deux classeurs différents, cela s’avérera fort utile au final.
Je prépare également du matos de jeu en rab, des feuilles d’enregistrement des rondes, des feuilles d’enregistrement des temps de jeu.
Je me fait des feuilles de suivi des scores en live par joueur pour pouvoir analyser en temps réel l’évolution du score de l’équipe.
Tout ça tient dans un sac à dos bien lourd qui me servira de bagage à main.
Ah, et une pharmacie ambulante au cas où un joueur choppe la crève (attention sur ce points avec la législation d’autres pays, http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140808.OBS5875/georgie-liberation-d-une-des-francaises-arretee-pour-des-medicaments.html).
« Accessoirement » dans la prépa passe également le jeu (ce n’est pas mon rôle direct) qui permet de mieux comprendre les scénars (qui ont beaucoup évolué) et le déroulement des parties pour le suivi du match. Un non joueur ne peut pas coacher.
Début de l’ETC :
Étant Breton, j’arrive chez Throst qui me loge la veille du voyage, la table est recouverte de démons, il m’explique que ça n’est la réserve d’invocation, le reste de l’armée est ailleurs. OK. On passera le début de la nuit à jouer à Tétris pour faire rentrer autant de figs dans les bagages. Au final Throst n’a pu de place pour ses propres affaires qui rejoindront ma valise.
Aux joueurs démons des prochaines qualifs, si le meta ne bouge pas, bon courage pour vos invocs, il faut prévoir de vraies réserves permettant de couvrir l’ensemble des possibilités de jeu, ça fait clairement la différence, vous le verrez dans le débrief de LexA.
Lendemain, avion vers Belgrad, je voyage à côté de Mogor que je connais très peu, on papote, très sympathique, le feeling passe direct.
Arrivée là-bas, car vers Novi Sad, expédition pour découvrir la salle, salutations des copains qui sont à l’ESC puis on traîne dans la ville.
ETC en lui-même :
Forcément mes débriefs seront plus concis par ronde étant donné que je n’ai pas de partie à décrire. Je vais avant tout décrire le déroulement des rondes pour le coach en essayant de recenser les différentes tâches à accomplir.
1) Déjà, c’est tout con, mais réunir les joueurs et leur dire sur quelle travée se déroule la ronde. Vous avez pu voir la taille de la salle pour accueillir les trois tournois en même temps (Battle, 40k et FoW). 15 travées rien que pour 40k. Des hôtesses en petite tenue à chaque buvette. Autant de choses qui font que les joueurs ne savent pas forcément exactement où la manche a lieu.
2) Surveiller le timer pendant que le capitaine bosse ses matrices pour l’informer du début de la ronde (attention ça ne veut pas dire être planté devant l’écran hein, juste faire attention).
3) Pendant les pairings, noter sur la feuille de ronde les matchs et les tables. C’est en général à ce moment-là que le contact se fait avec le coach adverse. Globalement le contact avec les coaches estrangers est cordial voir sympathique, on ne s’affronte pas directement ça aide.
4) Les joueurs partent sur les différentes tables. Début de la course entre les tables, les 15 premières minutes (grosso modo tout le pré-game, hors déploiement), les joueurs ont de multiples questions sur le scénar, les règles, les convs, etc…
5) Après ce premier rush, les joueurs sont dans leur déploiement et je profite de ce petit creux pour faire le reporting communautaire, annonce des matchs.
6) Fin des déploiements, je vais au fur et à mesure voir les joueurs afin d’avoir un estimé début de partie. Il faut savoir qu’il peut y avoir de bonnes différences entre l’estimé matriciel et celui-ci, en fonction de la table, de qui a le premier tour, des pouvoirs tirés, etc. etc… cet estimé permet d’avoir une meilleure vue sur la ronde et de commencer à surveiller les tables critiques. Par exemple sur l’écosse, bien que la matrice soit bonne, les débuts de parties sont globalement toutes à notre désavantage ce qui pourrit bien l’estimé prévisionnel. Ça reste un jeu de dé.
7) Déroulement des parties : de manière mélangée et à tout moment, les différents rôles sont :
a. Trouver les points de règles et de conventions pour les joueurs, que ce soit pour rassurer le joueur, pour lui permettre de montrer au joueur en face, d’anticiper les litiges avec les joueurs adverses (cf le débrief de Mogor contre la Roumanie) ou d’être présent lors d’arbitrage pour montrer la règle. D’où l’importance d’avoir deux « corpus » de règles disponibles, parfois la demande est en décalé avec le moment où il y en aura réellement besoin, je montre alors au joueur et laisse le classeur ouvert sur la bonne référence sous sa table, ce qui me permet avec le deuxième classeur d’aller remplir mon rôle ailleurs. Ce point sera complété plus loin dans une partie consacrée à la « démarche d’arbitrage ».
b. Faire évoluer les estimés au fur et à mesure des parties. Attention à ne pas être sur le dos des joueurs en permanence. L’idéal étant de venir faire la mise à jour durant la phase de mouvement/réflexion du joueur adverse où notre joueur est plus disponible et non sollicité par la surveillance des lancers de dés.
c. En parlant de surveillance, surveiller la table lorsque les joueurs s’absentent (globalement besoins naturels, mais aussi pour la table du capitaine lorsqu’il est parti réglé un litige).
d. Soutien moral au joueur, c’est con à dire mais lorsqu’il vous arrive une crasse à la table, tout joueur normalement constitué a besoin de pester et d’avoir quelqu’un pour entendre ça, ça permet de décompresser et de se relancer dans la partie. C’est aussi là qu’il faut rassurer sur les autres parties et sur le déroulement.
e. Donner des consignes aux joueurs sur leur match en fonction du déroulement de la ronde. Genre : « Mogor, I need a twenty ! » ^^
f. Faire la soubrette : Plus de 1000 personnes dans une salle, il fait chaud, veiller à leur taux d’hydratation en apportant régulièrement de l’eau.
g. Se renseigner sur les matchs et champions des autres rondes. Assez difficile car très compliqué de quitter la travée vu la sollicitation constante des joueurs. D’autant plus que les informations ne sont pas directement accessibles, cela passe par du relationnel avec les autres coaches notamment (grosso modo les feuilles de match sur FB avaient entre une et deux rondes de retard, donc compliqué de les utiliser). Là il s’agit d’être un soutien aux capitaines sur les rondes suivantes en anticipant le suivi des grosses équipes. C’est là-dessus que j’ai pas mal sympathisé avec le coach polonais (ils nous avaient battus en première ronde ça aide), qui du coup me refilait ses infos.
h. Aller chercher les arbitres, 5 arbitres pour 15 travées * 8 tables, c’est peu, il faut vraiment leur courir après et être sympa avec eux quand on vient les solliciter régulièrement.
i. J’oublie certainement des petits trucs mais le plus gros est au-dessus.
8 ) Fin de ronde : récupérer les scores au fur et à mesure de la fin des matchs, les time log, les feuilles de points de chaque match et vérifier avec le coach adverse qu’on est OK sur ce qui se passe. En toute fin, presser les joueurs, signer ou faire signer, et rendre la feuille (en courant souvent) à la table arbitrale pour ne pas être pénalisé.
9) S’asseoir pendant 10mn, vous venez de passer 4h30 debout à arpenter la travée de long en large.
10) Faire le reporting de fin de ronde.
Ça, c’était la vie du coach pendant une manche
Maintenant, quelques mots sur chaque ronde, du point de vue du coach :
Première ronde : la Pologne !
On commence par du gros. La ronde se passe bien, le jeu est propre (je parle globalement, dans le sens, je n’ai pas fait appel à l’arbitre un nombre anormal de fois et les parties me semblaient détendues, les débriefs individuels peuvent être différents). Leur coach est très sympa et on échange vite les infos qu’on a glanées sur les autres rondes. On la perd de peu, vraiment dommage, pas de différence fondamentale de niveau. Première ronde pour moi donc peu de recul sur le coup, mais au final vu leur propreté sur la table et le résultat qu’ils obtiennent, je trouve que c’est une grande équipe qui mérite sa place. A noter qu’ils gagnent l’ETC avec un joueur Tau qui se fait démonter tout le week-end, à méditer pour les capitaines FR.
Deuxième ronde : la Suède.
Rien de particulier sur la suède hormis que c’est une bonne équipe. L’ensemble de leurs joueurs ont un niveau cohérent et leur méta se tient. Petite victoire à 88pts.
Troisième ronde : la Roumanie.
Des niveaux de joueurs très inégaux. Les Roumains sont très sympathiques et contents de nous affronter. Ils prennent la marée sur la plupart des tables et on finit à 116 pts.
Quatrième ronde : l’Allemagne.
Alors on m’en avait parlé (les anciens joueurs ETC des années précédentes), mais il faut vraiment le voir pour le croire. Les allemands trichent constamment à la table. Ils testent tout point de règle possible et je n’ai jamais fait appel autant à l’arbitre dans le week-end (avec un ratio démesuré, genre 10 fois plus que les rondes habituelles). Je laisse les joueurs décrire cela dans leurs débriefs respectifs…. C’est juste hallucinant. Je m’en veux de ne pas avoir pensé à noter le nombre de recours à l’arbitre dans la ronde et le nombre questions de règles de base. Le pire c’est que les joueurs sont bons mais vraiment un esprit exécrable en termes de jeu pour au moins la bonne moitié d’entre eux. Hallucinant. Lorsque je passe dans les travées pour aller chercher les arbitres, des joueurs/coaches étrangers viennent me voir pour me dire qu’ils nous souhaitent de bien les défoncer, seule équipe contre qui c’est arrivé. Le rapport de niveau de jeu entre les deux équipes se tient à peu près, mais leur méta est bien mieux monté que le nôtre. Nos parties se finissent mal (i.e. pas le bon tour, faits de jeu de dernier tour), ce qui nous fait perdre des points. Défaite à 8 pts au final.
Cinquième ronde : l’Écosse.
Les mecs sont globalement sympas, avec un ou deux pénibles. Ils n’ont pas de coach (je reviendrai là-dessus plus tard). Typiquement la ronde où les phases de pré-game sont en notre défaveur et l’estimé chute au point le plus bas du week-end, jusqu’à en devenir inquiétant. Mais beaucoup d’erreurs en face (ils ont sauvé une égale à 1 pt près contre la Roumanie en ronde 1) font que les gars remontent peu à peu. L’estimé est tendu sur la fin de manche et là situation inverse, nos fins de parties se déroulent globalement bien ce qui fait qu’on explose l’estimé pour mettre 120pts.
Aparté : de mémoire il me semble que c’est ici qu’on doit affronter les USA au vu du classement, mais les rematchs font qu’on tombe contre l’Angleterre. Le coach USA vient me voir pour me dire qu’ils sont très déçus de ne pas nous affronter. C'est toujours sympa d'avoir ce genre d’échos.
Sixième ronde : Angleterre
Les Écossais affrontés précédemment viennent nous mettre en garde sur leurs joueurs qui n’ont pas une réputation très clean. En effet, ronde pas des plus agréables avec certains joueurs franchement pénibles. On la perd de deux points, qui nous manquent suite à une décision arbitrale à 4+…. Un peu mauvaise… Ça leur offre la 3e place.
Maintenant différents points de réflexion :
Je n’ai jamais autant marché. 3 jours à parcourir les travées pendant 8h, tout en étant sollicité de toute part, c’est franchement épuisant. On s’assoit dès qu’on peut, ce qui veut dire pas beaucoup, et globalement je m’écroulais sur une chaise en fin de ronde.
Certaines équipes n’avaient pas de coach (écosse et une autre de mémoire), c’est très pénalisant pour eux. Leurs joueurs galèrent à retrouver les règles, leur capitaine est arraché de sa partie en permanence, et lorsqu’ils sont pressés ils laissent vite tomber.
Sur le reporting à la communauté, je suis le seul coach que j’ai vu donner les rondes et résultats en live à sa communauté. C’est une prise de temps où on peut très bien faire autre chose pour l’équipe, donc il faut vraiment le prendre pour un avantage et pas comme un dû. J’espère cependant que ça vous a bien alimenté le week-end et permis de suivre cela au maximum ! C'est un plaisir que de vous faire vivre cela à distance et de voir vos commentaires et encouragements! Pour les horaires, sachez que les rondes reprenaient assez tard l’après-midi, et qu’il fallait que j’attende que les pairings et le pré-game soient passés, d’où un certain décalage.
Un dernier point qui me tient à cœur : la bonne démarche à avoir lorsqu’on s’interroge sur les règles. Notamment parce que cela permettrait d’éviter la moitié des questions de règles du forum si c’était respecté et que ça vous aidera à être plus carré. Il n’y a pas photo, cela fait plus de 15 ans que je joue mais il n’y a pas si longtemps j’étais un joueur très orienté fun et fluff. Pour parvenir à assimiler les règles de la meilleure manière, il faut avoir une démarche. La première règle c’est de ne pas essayer de deviner. Il n’y a pas de « je pense que » ou « je crois que », c’est le meilleur moyen, surtout si vous jouez dans un groupe restreint de joueur, de prendre de mauvaises habitudes. Quand vous avez un doute, prenez le temps de regarder dans les règles. Ensuite posez-vous la question de quelles règles sont impactées.
Typiquement, récemment la question sur le forum du qualif : « une figurine ne peut pas courir avec la relique, mais pourquoi le reste de son unité ne peut pas ». Il faut aller lire le scénar relique, et la règle de la course. Vous pouvez être sûr que les deux sont à consulter pour prendre votre décision, il peut exister des éléments sur n’importe quel de ces règles vous permettant de résoudre le problème. Ici c’est assez simple, mais parfois vous aurez le droit à du personnage, de la règle spéciale, du type d’unité, de la règle codex etc. etc…
Ensuite une fois les règles de base consultées, et même si ça vous a permis de trouver une réponse crédible à votre question, toujours faire un tour dans les FAQ, puis dans les convs. Même raisonnement que pour les règles dans les convs, toujours chercher les différents endroits où peuvent se trouver la conv qui vous intéresse.
Cette démarche vaut pour l’arbitrage, j’ai trop souvent vu des arbitres essayer de deviner la réponse (même à l’ETC…) alors qu’une simple consultation des règles permet d’être carré.
C’est un coup à prendre, efforcez-vous d’acquérir cette démarche, ça vous permet clairement de hausser votre niveau de jeu en profitant des erreurs adverses lorsque celui-ci se plante. Ça vous permet en outre d’avoir un jeu propre où vous ne plantez pas votre adversaire même par inadvertance, ça évite les conflits a posteriori, les mauvaises réputations, etc…
Pour finir une réflexion un peu plus globale sur l’ETC en France après avoir eu cette vision internationale. Clairement on pèche par problèmes de meta, et ça, je pense que c’est dû à la spécificité de notre circuit de tournoi classique mais pas que. Le niveau de jeu est également très élevé pour les bonnes équipes (et on a affronté l'ensemble du podium) mais pas déconnant par rapport au niveau de l’équipe (les défaites sont faibles), par contre il y a une marge énorme avec le niveau français. Globalement je pense sérieusement que le D2 ne sert à rien. Le niveau n’est vraiment pas là et les joueurs ne viennent pas pour partir à l’ETC. Je milite pour une inter-ré à la battle, qui permettrait aux joueurs de toute la France d’avoir un championnat en équipe, avec le format limité conventionné FR dont certains rêvent la nuit (ceux qui ne veulent pas aller à l’ETC mais qui essayent quand même de gérer le déroulement en France en fait….) Et à côté un vrai D1, où les équipes seraient plus resserrées sur des joueurs qui en veulent vraiment. Aujourd’hui les bons joueurs sont un peu trop dispersés dans de nombreuses équipes. Il vaut mieux moins d’équipes et plus de joueurs qui en veulent vraiment.
Après globalement, la plupart des équipes qui sont à l’ETC n’ont pas un niveau exceptionnel, ou ont des niveaux de joueurs très hétérogènes. Taysir vous le confirmera lui qui a joué avec Malte, il s’est fait chier sur certains matchs parce que le niveau n’était pas là en face. Mais pour chopper un podium, il va clairement falloir que le niveau remonte dans les qualifs. Idem pour le méta, difficile de lutter contre, mais il y a beaucoup de listes copié collé en France entre D1 et D2 et probablement trop peu d’exploration de certains concepts (la GI polonaise par exemple…).
Dernier point : jouer en anglais. Cela change tout. En termes de longueur, en termes d’échanges sur les points de règles, en termes de wording et de réflexes de jeu. C’EST PÉNALISER L’EQUIPE PARTANTE QUE DE FAIRE DES QUALIFS EN FRANÇAIS. Voilà, j’espère que comme ça le message passera et ne restera pas lettre morte auprès des autorités compétentes.
Voilà, ce qui devait être un court débrief a fini en petit roman. J’espère avoir donné toutes les clefs dont je disposais pour le coaching à l’ETC, que cela serve aux futurs coaches et participe à l’élévation globale du niveau ou que cela permette de mieux faire comprendre ce rôle si particulier.
Pour finir c’est une expérience exceptionnelle, et je ne peux qu’encourager les gens à faire au moins l’ESC si ce n’est le mercenaire pour l’ETC comme l’ont fait mes chers compatriotes Bretons. C’est la messe du tournoi et il faut le faire au moins une fois dans sa vie. À côté de ça j’ai passé un excellent moment avec des joueurs très sympathiques que j’ai été ravi de mieux connaître.
Au plaisir de vous recroiser en tournoi, en qualifs et sur les tables de jeux pour cette nouvelle saison.
Tornado